"Une plainte en Suisse contre Nestlé pourrait créer un précédent judiciaire"

, par attac87

[Claire Stam à Francfort (Allemagne) © 2012 Novethic / 23.04.2012]

>>>>>>>>>> "Nestlé fait l’objet d’une plainte en Suisse pour des faits qui ont eu lieu en Colombie il y a bientôt sept ans. Le syndicat colombien Sinaltrainal et l’ONG European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) accusent le groupe de ne pas avoir pris les mesures de protection nécessaires pour le syndicaliste colombien et ancien employé de Nestlé Colombie Luciano Romero, assassiné en 2005. C’est la première fois qu’une multinationale suisse pourrait être tenue pour responsable dans son pays d’origine de faits commis à l’étranger.

Le 11 septembre 2005 le corps du syndicaliste colombien Luciano Enrique Romero Molina est retrouvé derrière des baraques militaires situées aux environs de la ville de Valledupar, au nord-est de la Colombie. Des paramilitaires l’avaient enlevé, torturé et tué par 50 coups de couteaux. Près de sept ans après les faits, le syndicat colombien Sinaltrainal et l’organisation allemande European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) portent plainte contre Nestlé auprès du Ministère public du canton de Zoug. Celle-ci cible non seulement le groupe Nestlé en tant que tel mais également Peter Brabeck, président du conseil d’administration et ex-patron de Nestlé, de même que Rainer Gut, ancien président, ainsi que trois autres cadres dirigeants.

Le contexte

Quels sont les faits ? Le syndicaliste Luciano Romero a longtemps travaillé chez Cicolac, filiale locale de Nestlé qui fabrique du lait en poudre. Jusqu’en 2002, Nestlé avait la réputation d’être un bon employeur, prodiguant salaires élevés et prestations sociales avantageuses. Jusqu’à ce que la multinationale refuse de prolonger le contrat avec Sinaltrainal. A la suite de quoi, les syndicalistes ont appelé à la grève, appel auquel Nestlé a répondu en menaçant de fermer le site. Parallèlement, le groupe suisse informa les très influents grands propriétaires terriens de la situation. Or, l’ECCHR précise à ce stade que la représentation locale de Nestlé entretenait des rapports commerciaux avec certains de ces grands propriétaires, liés aux paramilitaires. L’organisation allemande affirme également que la filiale locale de Nestlé « aurait effectué des paiements à des groupes paramilitaires ». Un contexte hautement sensible donc pour les syndicalistes, qui ont en outre été accusés par des représentants locaux de Nestlé, à tort, d’être des combattants de la guérilla.

« Cette diffamation équivaut quasiment en Colombie à un arrêt de mort », explique Wolfgang Kaleck, secrétaire générale de l’ECCHR, devant la presse à Berlin. « La direction suisse était ................."

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