Le village de Marinaleda se trouve à 100 km de Séville, dans une région pauvre où les structures agraires du latifundio sont aux mains de grands d’Espagne pour lesquels travaillent encore des milliers d’ouvriers agricoles. Par ici, on a longtemps vécu sous le joug brutal de notables locaux qui exercent un contrôle sur la vie politique et sociale. Ici on a connu la faim, quand on était journalier agricole de père en fils, bonne ou plus souvent sans emploi, de mère en fille. C’est pourtant dans ce petit bourg de 2600 habitants que se met en place depuis 1979 un laboratoire inédit de radicalités concrètes.
Cette expérience de fonctionnement différent, tant au niveau économique qu’au niveau politique remonte aux premières élections municipales après la Transition démocratique, avec la victoire de Juan Manuel Sanchez Gordillo. Parmi les nombreux changements il y a les prises de décisions qui sont confiées à des assemblées populaires municipales, impliquant dans l’action concrète ceux qui jusque-là n’avaient pas voix au chapitre dans l’Espagne du sabre et du goupillon.
L’expérience « Marinaleda », est une réponse à la crise et à l’austérité, c’est l’action et la planification de nouveaux projets qui ont comme objectif l’amélioration de la vie aux quotidien des habitants. Depuis que le Parti Populaire est au pouvoir de nouvelles municipalités se tournent vers ce modèle comme La Pedrera à quelques kilomètres. De nouvelles terres sont occupées et mise en valeur selon des modèles écologiques.

Ce documentaire interroge les habitants, leurs élus sur le changement de leur vécu depuis 1979. Cette vidéo montre leurs difficultés faces aux médias et aux autorités locales qui cherchent à dénigrer et affaiblir cette mise en action d’une idéologie que la finance, tout élus de droite et gauche néolibérale osent appeler « utopie ».