20110902 La Règle d’Or = "Or plombé"

De David WAGNER / hebdo luxembourgeois WOXX / 1er eptembre 2011.

"RIGUEUR BUDGÉTAIRE : Or plombé.

L’Espagne entend consacrer la règle d’or dans sa Constitution. Ce qui est présenté comme une lueur d’espoir est un coup supplémentaire que les marchés portent aux populations et à la Démocratie.

L’idéologie néolibérale dominante a réussi un tour de maître : elle a fait croire à la fin des idéologies, au dépassement du « clivage » droite-gauche, à la fin des antagonismes de classe et a ainsi permis la dépolitisation de la politique économique afin de faciliter la tâche aux « marchés ». Et comme on peut le lire dans certains journaux, rendre possible la comparaison entre les économies publiques et les budgets domestiques.

Ce serait donc la règle d’or, qui ferait de l’équilibre budgétaire une obligation constitutionnelle. En France, les hommes et femmes politiques d’obédience libérale se plaisent à prendre l’Allemagne pour exemple (ou les pays anglo-saxons, c’est selon), afin d’opposer leur prétendue « modernité » et leur pragmatisme aux « archaïsmes » français. En copiant cette règle d’or, le pays de « Hartz IV » et des communes et Länder en partie ruinés serait donc le modèle à suivre. Et ce serait évidemment emboîter le pas à la première puissance mondiale, les USA, dont la solidité économique et l’efficacité des systèmes sociaux ne sont pas vraiment à envier. De plus, le fait que la proposition émane de Nicolas SARKOZY et d’Angela MERKEL n’a rien de rassurant.

Car ceux qu’il faut rassurer actuellement, ce sont les marchés. Ils seraient rationnels et raisonnables. Et s’ils se montrent si sévères, c’est qu’ils n’en peuvent plus de l’irresponsabilité de ces Etats qui s’endettent. Citée dans l’édition du Tageblatt d’hier, Soledad PELLON de la maison de courtage IG Markets, a eu cette formule révélatrice : la règle d’or espagnole serait « bénéfique à l’extérieur, car elle donne la certitude que le pays prend des mesures effectives pour assainir ses comptes au plus tôt ». Et de conclure : « Mais cela limitera totalement le gouvernement dans sa politique budgétaire, ce qui à certains moments peut être contreproductif ».

Et lorsque François BAROIN, le ministre français de l’Economie, a osé parler de rachats de dette espagnole et italienne par la BCE, son économiste en chef, Jürgen STARK, tel le Grand Inquisiteur, n’a pas hésité à rappeler à..................."

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