"Non , la « dépense » publique n’est pas une dépense !"

, par attac87

[analyse de Enjeux & Débats / 26.02.2012]

>>>>>>>>>> "La représentation courante du PIB (1) communément utilisée pour mesurer la production économique est la suivante : les entreprises produisent la valeur économique. Mais cette valeur subit une ponction par l’intermédiaire de l’impôt et des cotisations sociales, regroupés sous le vocable de « prélèvements obligatoires », affectés au financement des institutions publiques : l’État, les collectivités territoriales, les institutions de protection sociale, etc …

Ces prélèvements viendraient, du fait de leur inefficacité postulée, pénaliser l’économie en consommant des ressources qui auraient pu être beaucoup mieux employées par les entreprises.

Conséquence : cette « dépense » (les sommes prélevées sont comptabilisées comme charges dans les comptes des entreprises), au pire inutile, au mieux excessive, il serait de bonne gestion de la réduire, voire la supprimer, au nom de la compétitivité et de l’emploi. Le taux de prélèvements obligatoires (2) est ainsi présenté comme un indicateur des « économies » possibles justifiant les « réformes » visant à diminuer la « dépense publique », et se traduisant par des « plans d’austérité » dès lors présentés comme « inévitables ».

Or que nous disent les comptes nationaux publiés par l’Insee (3) ?

L’INSEE estime chaque année la production en la décomposant en cinq « secteurs institutionnels » (4) que l’on peut regrouper schématiquement en deux grands secteurs : les sociétés financières et non financières constituant le secteur marchand, les autres secteurs (ménages, Institutions publiques et ISBLSM) constituant le secteur non marchand (mises à part les entreprises individuelles mais dont le poids est peu élevé). Or si l’on fait cette partition on constate qu’environ 40% du PIB, c’est-à-dire de la création de valeur économique, proviennent du secteur non marchand ! Ce qui nous est présenté comme une soustraction (dépense) est en réalité une addition ! Le secteur non marchand présenté comme une charge, représente en réalité 40% de la valeur produite chaque année !

Comment une telle confusion est-elle possible ?
Parce que nous assimilons flux de monnaie et flux de valeur. Essayons d’y voir plus clair.

Prenons l’exemple d’une entreprise A qui vend pour 100 000 euros (c’est son chiffre d’affaires annuel). Pour produire, elle a dû acheter des biens intermédiaires à d’autres entreprises pour 40 000 euros.

Notre entreprise A, en plus de ses achats, a dû payer ses salariés (leur salaire net), des cotisations sociales (salariales et patronales) et des impôts (mettons 40 000 euros pour l’ensemble), le reste (soit 20 000 euros) constituant son ..................."

La suite et l’intégralité de l’analyse sur le lien > http://www.retraites-enjeux-debats.org/spip.php?article790