20120325 "Les citoyens s’organisent pour faire respecter le droit à l’eau"

, par attac87

[analyse de Béatrice Héraud © Novethic.fr / 19.03.2012 ]

>>>>>>>>>> "Au Pérou, en Turquie, en Italie, en Indonésie, au Bangladesh ou au Chili…partout dans le monde, la rareté et la pollution de l’eau provoquent conflits et révoltes citoyennes. Longtemps, ces luttes, menées contre un projet local, ont été isolées. Désormais, elles s’organisent, et prennent de plus en plus de poids face au pouvoir politique, comme on l’a vu récemment au Pérou.

Novembre 2011. A Cajamarca, au Pérou, une grève générale de 11 jours paralyse toute cette région du nord du pays. La revendication de ces manifestants ? L’arrêt du projet Conga, un énième chantier pharaonique de mine d’or et de cuivre conduit par l’entreprise Yanacocha et estimé à 4,8 milliards de dollars. Car cette province, très agricole et longtemps désignée comme la Suisse péruvienne est aujourd’hui défigurée par les assauts de l’industrie extractive, dont les concessions occupent désormais 47% du territoire. « Là où la nature était verdoyante, où les vaches produisaient des quantités de lait, ne reste plus qu’un paysage désolé fait de montagnes détruites et des immenses cratères », rapporte Françoise Chambeu, sociologue et enseignante franco-péruvienne et membre du collectif « Agua si, Conga no va », lors du forum alternatif mondial de l’eau, à Marseille. Si la grève a autant mobilisé, c’est que la population est à bout. Au Pérou, rien que pour cette année, on répertorie 218 conflits environnementaux dont 49 peuvent directement être liés à l’eau. « En 18 ans, l’activité de la plus grande mine à ciel ouvert d’Amérique latine, déjà exploitée par la société Yanacocha (de la multinationale canadienne Newmont Gold Corporation, ndlr) n’a pas changé quoi que ce soit à la pauvreté de la région », continue la sociologue qui a longtemps habité dans la province. Pire, elle prive les habitants d’une ressource vitale : l’eau. « Quand Yanacocha a droit à 900 litres/seconde pour ses mines, la ville de Cajamarca n’a droit qu’à 233 l/s. Certains jours, l’eau potable n’est disponible que pendant 2h sur l’ensemble de la journée…sans parler de la contamination des cours d’eau », explique Françoise Chambeu. Si le projet Conga est mis en route, quatre lagunes seront drainées ; 2 pour extraire de l’or et 2 autres pour entreposer les déchets. Et 700 sources seront affectées, rajoute le collectif. Pour compenser, l’entreprise a, elle, prévu la mise en place de 4 lacs artificiels d’une capacité supérieure à celle des lacs naturels..................."

La suite et l’intégralité de l’étude sur le lien > http://www.novethic.fr/novethic/ecologie,ressources_naturelles,eau,les_citoyens_s_organisent_pour_faire_respecter_droit_eau,137068.jsp