20111207 "Entre Londres et les banques, un drôle de manège"

, par attac87

[Article de Yann Morell y Alcover © Slate.fr / 07.12.2011]

>>>>>>>>>> "Malgré la crise, le Royaume-Uni peine à réguler son secteur bancaire, qui continue d’entretenir des liens étroits avec le pouvoir politique.

Les déclarations de Robert Jenkins ont surpris plus d’un observateur. Ce membre du Financial Policy Committee, le nouvel organe créé au sein de la Banque d’Angleterre pour exercer un contrôle prudentiel sur le secteur financier, s’en est pris ouvertement aux banques et à leur travail de sape.

Dans un bref discours concernant le lobby bancaire prononcé à l’occasion d’un débat organisé à Londres le 22 novembre, cet ancien lobbyiste assumé n’a pas hésité à tancer « une profession qui devrait se distinguer par son intégrité et sa prudence » et qui pourtant « soutient une stratégie de lobbying qui exploite le malentendu et la peur ».

En février dernier, une autre personnalité, du monde politique cette fois, s’était distinguée en démissionnant avec fracas pour dénoncer les conditions dans lesquelles le gouvernement négociait avec les banques un accord portant, entre autres, sur une modération de la rémunération des banquiers. Au vu de la tournure des négociations, Lord Oakeshott, alors porte-parole des libéraux-démocrates (parti actuellement au pouvoir aux côtés des conservateurs), s’était publiquement exclamé : « Si ça c’est de la retenue, alors je suis Bob Diamond ! », en référence au patron de la banque Barclays, Robert Diamond, pointé du doigt pour ses bonus très élevés.

Sentiment de fatalité.

En dépit de ces péripéties, un sentiment de fatalité flotte toujours outre-Manche concernant la capacité des hommes politiques ou des patrons des banques à résoudre la crise. Selon un sondage mené au début du mois de novembre par l’institut ICM pour le compte de la City University de Londres, 65% des personnes interrogées considéraient que le gouvernement favorisait les banquiers au détriment des familles ordinaires.

Les conclusions de la commission indépendante (Independant Commission on Banking, ICB) chargée de proposer un nouveau cadre pour la régulation du système bancaire, annoncées en septembre, ont d’ailleurs assez largement déçu ceux qui attendaient une réforme en profondeur. Même la proposition phare de séparation entre activités de banque de détail et activités considérées plus risquées, baptisée ring-fencing en anglais, est jugée trop accommodante.

Comme l’explique Lydia Prieg, chercheuse à la New Economics Foundation, « le ring-fencing ressemble à une bonne idée sur le papier mais le comité en est resté à une approche assez permissive. Les banques peuvent, par exemple, choisir les activités qu’elles souhaitent isoler. Un tel degré de liberté est absurde et rendra la tâche des régulateurs encore plus difficile ».

Selon elle, même si la proposition était mise en œuvre demain, les banques ne souffriraient pas autant qu’elles le prétendent. En tout état de cause, aucune des propositions formulées ne devrait entrer en vigueur avant 2019 : de quoi largement voir venir.

Bon pour la City, bon pour le pays.

Malgré les travers mis en lumière par la crise, les relations entre l’industrie financière, ses régulateurs et le monde politique demeurent étroites au Royaume-Uni. « Les raisons de ce phénomène remontent aux........................"

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