20111129 "Occupons Durban et la COP-17 ! Cancun avait entériné Copenhague, Durban risque d’enterrer Kyoto"

, par attac87

[article de Maxime COMBES ©mouvements.info / 29.11.2011]

>>>>>>>>>> "Il y a tout juste deux ans se tenait le sommet de « la dernière chance » > Copenhague a donné Flopenhague.

Depuis, un nouveau record d’émissions de gaz à effets de serre est battu quasiment chaque année : + 6 % en 2010. Les niveaux d’émissions sont aujourd’hui plus hauts que le pire des scénarios publiés par les scientifiques il y a à peine 4 ans. Nous allons vers 3 à 4°C de réchauffement climatique global et la consommation d’énergie carbonée s’accroît. Les conséquences à travers le monde sont désastreuses : sécheresses en Australie et en Afrique, inondations au Pakistan et en Thaïlande, feux de forêts en Russie, montée des eaux qui menacent les îles du Pacifique, changement des saisons des pluies dans les Andes ou en Asie du Sud-Est, etc.

Alors que les dérèglements climatiques menacent la vie de millions de personnes sur la planète, le sujet a quasiment disparu de l’agenda politique. Après avoir été omniprésent, le climat semble avoir été totalement oublié. C’est particulièrement vrai en Europe, où la crise financière et économique l’a totalement évincé, comme si les deux questions n’avaient absolument rien à voir l’une avec l’autre. La dernière déclaration du G20 y consacre seulement cinq lignes absolument creuses, sans aucune annonce. C’est dans cette indifférence quasi-générale que se tient une nouvelle conférence de l’ONU sur le climat du 28 novembre au 9 décembre à Durban en Afrique du Sud.

Durban risque d’enterrer le protocole de Kyoto

Si le sommet de Cancun avait entériné le pseudo-accord de Copenhague, Durban risque d’enterrer le protocole de Kyoto. Signé en 1997, il contraint les pays dits « développés », à l’exception des Etats-Unis qui ne l’ont pas ratifié, à respecter des objectifs chiffrés de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces objectifs sont limités mais officiellement contraignants. La première phase d’engagement prend fin en 2012. Les pays en développement exigent une seconde période d’engagements. La Russie, le Canada et le Japon, 10 % des émissions mondiales à eux trois, ont déjà déclaré qu’ils n’en voulaient pas. De son côté, l’Union Européenne affirme vouloir conserver le protocole de Kyoto. Présidée par la Pologne, l’UE dit en même temps vouloir un dispositif intégrant tous les pays. « Il est temps de transformer les paroles en action » leur a dit en Octobre Jorge Arguello qui préside le groupe G77 et Chine pour le compte de l’Argentine, leur rappelant que l’UE se pare de vertu mais ne fait guère bouger les lignes. Quant aux Etats- Unis, ils multiplient les exigences envers la Chine et les grands pays émergents alors que dans le même temps, ils ne sont toujours pas signataires du protocole de Kyoto, ils n’ont toujours pas engagé de véritable politique de réduction contraignante de leurs émissions et ils rechignent à débloquer des financements.

De leur côté, les pays « en développement » s’inquiètent de remplacer un protocole juridiquement contraignant par un régime basé sur des engagements volontaires non contraignants remettant en cause le principe de « responsabilité commune mais différenciée » qui fonde le protocole de Kyoto. Ils ont rappelé que le mandat de ces négociations est de transformer en actions concrètes les principes de la Convention climat, non de les renégocier. Comme l’analyse Pablo Solon, le plus vraisemblable est que le protocole soitconservé pour ne pas trop braquer les « opinions publiques » mais qu’il soit en même temps complètement vidé de sa substance, ie sans nouvelle période d’engagements. Sur le modèle du pseudo-accord de Copenhague, une liste des engagements de réduction d’émissions « que chacun souhaite » pourraient être consignés dans texte « décidé » lors de cette COP 17.

Par ailleurs, le Guardian a récemment annoncé que « les pays riches abandonnaient toute idée d’un nouveau traité avant 2020 ». Les négociateurs de ces pays admettent en privé qu’aucun accord mondial sur le climat ne pourra être obtenu avant 2016, et que dans ce cas, il n’entrerait pas en vigueur avant 2020. Connie Hedegaard, commissaire européenne du climat a ainsi affirmé que la feuille de route de l’Union Européenne prévoyait qu’un accord puisse être établi en décembre 2016 et qu’il devienne effectif en 2020. L’alliance des petits Etats insulaires considèrent que cette proposition est « imprudente et irresponsable ». D’une manière générale, les pays du G77 + Chine s’agacent de ces annonces et refusent que « Durban devienne la tombe du protocole de Kyoto ». L’exaspération grimpe. Au point que l’ancien président Costaricain, Jose Maria Figueres, qui n’est autre que le frère de Christiana Figueres, actuelle secrétaire exécutive des négociations climat, propose « d’occuper Durban ». Il annonce même que.................."

La suite et l’intégralité de l’article sur le lien > http://www.mouvements.info/Occupons-Durban-et-la-COP-17.html

Et le lien avec le site officiel de cette conférence > http://unfccc.int/portal_francophone/items/3072.php