20111108 « Le G20 n’a pas été à la hauteur des enjeux »

, par attac87

Eclipsées par la crise grecque et européenne, les questions pourtant majeures de la régulation financière, des marchés agricoles, de la taxe sur les transactions financières et des pays en développement ont certes été évoquées durant le G20, mais restent des déclarations d’intentions.

[Analyse avec Bernard PINAUD, Secrétaire Général du CCFD-Terre Solidaire / Propos recueillis par Véronique SMEE
© Novethic.fr / 04.11.2011]

"VS > Le texte final du G20 s’avère très décevant pour les ONG . Malgré ce constant général, quelles sont les points positifs que vous pouvez en dégager ?

BP > En matière de régulation financière, le sujet des paradis fiscaux a tout de même été remis en haut de l’agenda, une fois que les questions européennes aient été abordées. Le G20 fait pour la première fois le lien entre l’évasion fiscale et le développement des pays du Sud et reconnaît dans sa déclaration finale l’impact néfaste des paradis fiscaux sur le développement. Par ailleurs une liste de 11 paradis fiscaux, dont la Suisse, a été publiée par le Forum mondial de l’OCDE, chose que l’on n’attendait plus. Même s’il faut ajouter un bémol, car aucun paradis fiscal lié aux pays du G20 n’apparaît dans cette liste, ni Hong Kong, ni Monaco ou Jersey…Par ailleurs, nous savons aujourd’hui que la question n’est pas seulement celle des territoires off-shore, mais surtout celle des utilisateurs de paradis fiscaux, c’est-à-dire les banques et les multinationales.

VS > Y a-t-il eu des avancées sur la promotion d’un socle de protection sociale mondial ?

BP > Oui, la dimension sociale de la mondialisation fait désormais partie des discussions du G20, et il y cette fois-ci une avancée importante, car les chefs d’Etat ont considéré que le niveau de protection sociale ne s’oppose pas à la croissance économique. C’est un fait nouveau. D’autres renversements conceptuels ont eu lieu, comme la nécessité de contrôler les capitaux, qui sous-entend que la régulation est un instrument important dans le contexte actuel. On a pu entendre la présidente argentine Cristina Kirchner dire qu’il fallait mettre fin à la « grande anarchie financière capitaliste »… Pour autant, nous pensons que la crise actuelle appelait des décisions bien plus importantes et que ce G20 n’a pas été à la hauteur des enjeux. Alors que l’Union européenne cherche de l’argent, elle n’a pas su faire en sorte de lutter efficacement contre la finance off-shore, par exemple.

VS > Concernant la Taxe sur les transactions financières portée par la présidence française, elle est certes mentionnée dans le texte final mais sans aucune précision. Que peut-on en attendre ?

BP > Le résultat n’est effectivement pas à la hauteur des espérances françaises. La présidence attendait qu’un groupe de pays pionniers s’engage à l’expérimenter, mais ce n’a pas été le cas. Actuellement une....."..........

La suite et l’intégralité de l’entretien sur le lien > http://www.novethic.fr/novethic/isr_investissement_socialement_responsable,acteurs,le_g20_n_pas_ete_hauteur_enjeux,135844.jsp?utm_source=newsletter&utm_medium=Email&utm_content=novethicInfo&newsletter=ok