20110907 "La Grèce doit-elle sortir de l’euro ?"

"Non" écrit Guillaume DUVAL (Rédacteur en chef d’ALTERNATIVES ECONOMIQUES, dans un article web du 6 septembre 2011.

"Accepter la Grèce au sein de la zone euro n’était peut-être pas une bonne idée. Mais, pour la Grèce, sortir de l’euro aujourd’hui dans l’espoir d’améliorer sa compétitivité provoquerait une fuite des capitaux, une perte de confiance envers ce pays et des taux d’intérêt prohibitifs.

La Grèce rencontre de nouvelles difficultés pour tenir les engagements pris en termes de déficit public compte tenu de l’ampleur de la récession qu’elle subit. Parallèlement les opinions publiques de différents pays se montrent de plus en plus réticentes à poursuivre l’aide accordée à ce pays. D’où la question qui resurgit dans le débat public : ne vaudrait-il pas mieux finalement, pour les Grecs comme pour nous, que ce pays quitte la zone euro ? Non, car le remède risquerait fort d’être pire que le mal. Pour eux comme pour nous.

Il n’est pas illégitime de se demander si les Grecs et la zone euro ne se porteraient pas mieux si la Grèce n’avait pas rejoint l’euro en 2001. Compte tenu des mauvaises performances de son appareil d’Etat, du caractère massif de l’évasion fiscale et de mécanismes de formation des prix qui poussaient à une inflation non négligeable, la Grèce était en effet mal préparée à résister à la tentation du surendettement, lorsque, grâce à l’euro, elle a bénéficié pendant dix ans quasiment des mêmes taux d’intérêt très bas que l’Allemagne, notamment pour financer sa dette publique.

Sortir de l’euro maintenant serait cependant une toute autre affaire pour la Grèce… Cela impliquerait tout d’abord une transition coûteuse et extrêmement risquée : si la réintroduction de la drachme n’est pas faite par surprise du jour au lendemain (ce qui est quasiment impossible compte tenu de l’ampleur des préparatifs indispensables), la période qui la précéderait donnerait lieu à une intense fuite des capitaux… De plus le principal intérêt d’une sortie de l’euro, résiderait dans une forte dévaluation de la monnaie nationale vis-à-vis de l’euro pour rétablir la compétitivité prix du pays, notamment sur le plan du tourisme qui reste de très loin sa principale « exportation ». Or la Grèce a contracté, au-delà même de sa seule dette publique, une énorme dette vis-à-vis de l’extérieur : celle-ci représente aujourd’hui 380 milliards d’euros, 170 % du PIB grec. Si la Grèce maintient la valeur de cette dette après être sortie de l’euro et avoir réalisé une forte dévaluation de sa monnaie nationale, cette dette pèsera nettement plus lourd encore qu’avant sur l’économie grecque.

Si au contraire la Grèce dévalue également sa dette extérieure, ce mouvement ne suffirait probablement pas à ...................."

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